Position du Collectif des Anciens Parlementaires Républicains sur la controverse en cours du non respect selon le Parti Démocratique Sénégalais et ses alliés, de la liberté de marche et de manifestation.

Comme certainement beaucoup de nos compatriotes sénégalais, nous, Anciens Parlementaires Républicains, sommes surpris et profondément déçus de constater la hargne avec laquelle des responsables de partis politiques ayant pour certains d’entre eux, déjà participé à l’exercice du pouvoir, présentent à l’opinion publique une décision prise par l’administration, décision opportune, mûre et réfléchie d’organisation sécuritaire comme une entrave à la liberté de citoyens et même une violation de la Constitution.

Cette déception nous pousse à donner notre point de vue dont nous sommes certains qu’il doit correspondre à ce que pensent beaucoup de nos compatriotes et qui repose sur les raisons ci après :

Oui, chers compatriotes, la République du Sénégal, notre pays,  doit  être  fière et  se réjouir de son parcours tel que vécu, de génération en génération sans coup férir, et d’avoir vécu dans la paix, la sécurité et la démocratie caractérisée par plusieurs alternances.

Ce bilan, à l’actif du Peuple Sénégalais, a permis à notre pays d’être une vitrine sur le plan international, aimée et admirée à différents niveaux ce qui nous conduit à recevoir des rencontres de haut niveau comme celle que nous avons l’honneur d’accueillir bientôt, le 10ème Sommet des Chefs d’Etat de la Francophonie.

A cette occasion le bel exemple de la démocratie de notre République  sera illustré de la plus belle manière par la présence de deux anciens Présidents de notre pays, Son Excellence Monsieur Abdou DIOUF et Son Excellence Maitre Abdoulaye WADE, anciens dirigeants au terme de leur mission terminée démocratiquement et Son Excellence Monsieur Macky SALL Président de la République, successeur élu triomphalement, hôte de la conférence et maître d’œuvre de la préparation.

Cette importante rencontre de plusieurs dizaines de chefs d’Etat, de Gouvernements et d’autres hautes personnalités doit être préparée avec la rigueur, la minutie et la responsabilité qui sied, de manière à maîtriser tous les paramètres  relatifs à la sécurité et se prémunir de tous les risques et dangers potentiels.

La rigueur nécessaire à cette préparation s’accroit si l’on considère le contexte international dans lequel le monde entier évolue marqué par la menace terroriste qui plane plus particulièrement dans le Sahel dont nous faisons partie.

Il est donc  incontestable que la préparation doit être précédée et accompagnée de mesures sécuritaires telles que arrêtées par les autorités administratives et qui s’appuient sur les lois et règlements de notre pays, conformément aux orientations de Monsieur le Président de la République.

Mais face à l’événement, il  est tout aussi important que tous les sénégalais conscients de l’enjeu et soucieux de contribuer au succès de leur pays se mobilisent pour apporter leur contribution à cette importante entreprise et confirmer ainsi une fois de plus notre légendaire «TERANGA».

Cette mission nous interpelle donc tous, en particulier ceux considérés comme les dirigeants potentiels s’ils veulent coller aux critères de choix des populations.

Pour cette raison on ne peut qu’être surpris et déçu par la campagne entreprise par ceux dont le discours semble plutôt chercher à perturber l’ordre de préparation établi et les mesures générales de sécurité prises par l’administration, en toute conformité avec les lois et règlements.

S’il est vrai que l’article 8 de la Constitution précise de façon claire des libertés et droits des citoyens telles que «Liberté, Civil et Politique, Liberté d’opinion, Liberté d’expression, Liberté de presse, Liberté d’association, Liberté de réunion, Liberté de déplacement, Liberté de manifestation».

L’article 10 dispose que :

« Chacun a le droit d’exprimer et de diffuser librement ses opinions par la parole, la plume, l’image, la marche pacifique pourvu que l’exercice de ces droits ne portent atteinte ni à l’honneur et à la considération d’autrui, ni à l’ordre public ».

En d’autres termes, la liberté sans limite ne peut pas exister.

D’ailleurs l’article 16 de la Constitution dans son dernier aliéna précise que «des mesures peuvent être entreprises en application de la loi pour protéger l’ordre public contre les menaces imminentes, singulièrement pour lutter contre les risques d’épidémies ou pour protéger la jeunesse».

Outre les risques ci-repris par la Constitution, nous  devons  mentionner en plus, en matière de sécurité la nécessité de tenir compte des menaces de terrorisme notamment qui planent en particulier dans les pays du Sahel en particulier.

Il n’y a donc pas de notre point de vue de violation de la Constitution.

 Ce qu’il y a ce sont les dispositions préparatoires pour une période donnée prises en conformité avec les lois et règlements par des autorités régulièrement nommées auxquelles les citoyens sont invités à se conformer.

Les dits responsables politiques se doivent donc en «citoyens convaincus » comme en dispose la Constitution dans son préambule de respecter strictement l’ordre public et la quiétude des citoyens

Autrement, s’il y a menace de l’ordre public, la loi, conformément à la Constitution permet de prendre  les mesures conséquentes.

Telle est l’appréciation de notre Collectif d’Anciens Parlementaires Républicains, citoyens du pays et désireux de le voir poursuivre son chemin sous la direction de responsables légitimement élus mettant au premier plan de leur préoccupation l’intérêt national.

Pour terminer, nous prions ALLAH le Tout Puissant de nous aider à bien terminer la préparation de ce 10ème sommet des chefs d’Etat de la Francophonie, de le tenir dans les meilleurs conditions permettant ainsi à notre cher Sénégal de confirmer à nouveau sa légendaire «TERANGA» et à notre cher ancien Président Son Excellence Monsieur Abdou DIOUF de tirer sa révérence en beauté comme exemple de tout ce que doit faire un dirigeant de ce niveau.

                                                               Dakar, le 17 Novembre 2014

                                       Le Collectif des Anciens Parlementaires Républicains

Présidente Mme Kadidiatou Sy, ex-député.