Méréto :[Photos] pour de meilleures conditions de vie des populations, le Cidem initie une marche.

 

A Méréto, capitale des terres neuves, situé dans le Koumpentoum, à une vingtaine de Kilomètres du chef lieu du département, « rien n’y va », ont décrié les populations toutes en colère. Elles ont d’ailleurs initié une marche coordonnée par le comité d’initiative pour le développement de Méréto (Cidem) ce mardi. L’objectif selon les organisateurs, c’est d’amener les autorités à mieux prendre en charge les problèmes de cette localité.

« Méréto va mal », « Méréto ne mérite pas cette situation » « nous voulons une électrification de la ville et un bitumage de la route » voilà entre autres messages que  l’on pouvait lire  à travers les pancartes. Sous un ciel de plomb, les populations  des terres neuves ont arpenté l’asphalte pour se faire entendre et espérer voir leurs doléances prises en charge. Ils étaient nombreux à descendre dans la rue pour exiger  de meilleures conditions de vie et de travail. Constituée de plus d’une vingtaine de villages à dominante agricole, cette contrée du Niani-Wouli est dépourvue de tout, nous ont confié les populations désappointées et déboussolées. Ici, tout y est urgence selon elles. « Nous n’avons pas de route, les pistes de production sont insuffisantes, l’eau courante y est jusqu’ici  une denrée rare, entre autres maux évoqués. Mr Diagne enseignant de profession et porte parole des populations, face au sous-préfet et au maire, n’a pas froncé les sourcils, pour exhiber les maux dont souffrent les populations. Ici à Méréto capitale des terres neuves, rugit l’enseignant, « la situation de l’école est catastrophique. Un seul collège de plus de six cents élèves existe dans la commune, avec des abris provisoires qui constituent le décor de l’établissement. Nous voulons une école de qualité avec des salles de classes construites ».  Aujourd’hui, poursuit-il, « il nous faut un lycée car, 600 fils et filles de la localité étudient au  lycée de Koumpentoum, dans des conditions difficiles. Le tutorat pose un réel problème aux élèves  dont plus  du tiers a abandonné faute de tuteur.  Sur le plan de la santé, notre dispensaire, depuis sa création, n’a jamais eu de sage-femme envoyée par l’état. Les seules que nous avons eues, sont recrutées par la communauté. Présentement, il est temps que l’état répare cette injustice et nous trouve  une ambulance pour l’évacuation sanitaire des patients ». Ici, « beaucoup de malades et surtout les femmes enceintes ont péri durant leur évacuation, faute d’ambulance. La seule dont dispose le département se trouve au district,  distant de la localité de prés de trente kilomètres. Du personnel qualifié et en nombre suffisant, il nous en faut », claironne Mr Diagne.  Cela est regrettable au moment où, l’on parle d’atteinte des OMD d’ici 2015. Le porte parole continuera avant de remettre le mémorandum à l’autorité, en abordant l’aspect sécuritaire. « Méréto  constitue la zone de prédilection des bandits. Il ne se passe jamais 10 jours d’affilés, sans qu’une agression ou attaque ne se fasse signaler. C’est parce qu’il n’y a pas de brigade de gendarmerie », renseigne  le bouillant porte parole du jour. Suffisant pour qu’il implore le soutien de l’autorité afin de  porter leur message à la hiérarchie, pour qu’à défaut d’une brigade, un poste de gendarmerie leur soit ouvert.  S’agissant de la jeunesse, elle a exigé un terrain de sport moderne et multifonctionnel.

Oumy Diouf, au nom des femmes, a d’entrée signifié que le président les a oubliées. Et pourtant, précise-t-elle, « au moment où il voulait la magistrature suprême, il nous avait fait de belles promesses dont le bitumage de la route,  l’électrification du village et un soutien aux femmes. Depuis lors, rien de  tout cela  n’a prospéré. Nous voulons aujourd’hui plus de considération et une satisfaction de nos doléances sans quoi, ils nous rencontreront sur le chemin de 2017 », avertit la bonne dame.

Le sous-préfet, recevant le mémorandum, a promis de le remettre à qui de droit. Mais, annonce-t-il pour l’électrification de la ville, « une société  nommée Era  sera là et se chargera de la question ». Quant aux pistes, il avoue aux marcheurs que l’état a déjà beaucoup fait.

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Par Abdoulaye Fall/www.tambacounda.info/