Koumpentoum : démarrage tardif de la campagne arachidière à Méréto.

 

Le démarrage tardif de la campagne agricole n’est pas sans conséquence à Méréto, capitale des terres neuves et zone de production arachidière par excellence. Les cultivateurs bradent leurs récoltes à 125f le kg dans les marchés hebdomadaires et en d’autres occasions offertes pour subvenir aux besoins  familiaux les plus pressants, nous racontent des producteurs rencontrés sur place. C’est en marge d’une marche initiée par les populations pour exiger de meilleures conditions de vie que des cultivateurs nous ont contacté histoire de porter loin leur complainte.
« Pour cette année, malgré les nombreuses difficultés  rencontrées et le déficit pluviométrique noté, ici à Méréto, nous touchons du bois » a  servi Abdoulaye Wagne, cultivateur de son état. « Contrairement à beaucoup de zones, nous ne nous plaignons pas tellement de la situation agricole de cette année. L’arachide comme le mil ont assez donné ». Toutefois, déplore-t-il, « le démarrage tardif de la campagne arachidière (le 29 décembre) nous cause beaucoup d’ennuis. Nous sommes obligés de vendre le kg d’arachide à 150 voire 125f, c’est selon car, nous n’avons pas vu d’opérateurs. Ici nous, aucun opérateur ne s’est jusque là présenté à nous pour une quelconque campagne. Et voilà que les besoins familiaux sont là présents et nous assaillent ». Sous ce rapport, poursuit-il, « nous sommes obligés de brader les récoltes pour subvenir aux besoins les plus pressants.  Tout ce dont nous voulons,  c’est que notre production soit écoulée », prie ce cultivateur. A l’approche du « magal », beaucoup de stocks ont été vendus pour que leurs propriétaires puissent aller à Touba. « Avec le Gamou qui se profile à l’horizon, ce sera la même chose qui se reproduira », soutiennent les cultivateurs.  « Il n’y a pas encore eu de traite ici à Méréto », regrettent les populations de cette zone agricole qui poursuivront,  « nous  faisons partie des meilleures producteurs d’arachide de la zone pour ne pas dire de la région mais voilà que le démarrage tardif de la campagne nous cause un lourd préjudice. Lors des campagnes précédentes, nous vendions plus de deux mille tonnes à la coopérative. Cette année, malgré les difficultés pluviométriques, nous envisageons de récolter plus d’un millier de tonnes mais », regrettent les cultivateurs, « plus de la moitié sera bradée dans le marché noir, faute d’avoir vu des opérateurs ». Serigne Dieng, conseiller municipal en charge de la commission agricole soutient que cette situation ne milite guère en faveur des producteurs et, ce qui fait que,  las d’attendre, ils bradent les récoltes. « L’état doit rapidement trouver une solution à ce problème », lance-t-il.

Abdoulaye Fall/www.tambacounda.info/