L’hommage de la Genève internationale aux journalistes de Charlie Hebdo

 

«C’est la République et le Peuple français tout entier qu’on a voulu agresser, mais aussi la démocratie et la liberté qu’on a voulu assassiner», a déclaré vendredi le représentant de la France auprès de l’ONU à Genève, Nicolas Niemtchinow. Lors d’une cérémonie organisée à la mémoire des victimes de l’attentat commis contre le journal Charlie Hebdo, le diplomate a rappelé le caractère «universel» des valeurs défendues par les journalistes assassinés.

«La France est une nation solide, unie et fière de ses valeurs. Notre drapeau, le drapeau tricolore, est le drapeau de la liberté. Nous ne reculerons pas devant la violence et l’obscurantisme d’un terrorisme aveugle, ennemi de la liberté et des droits de l’homme», a-t-il déclaré.

Le directeur général de l’ONU à Genève, Michael Möller, et le haut-commissaire aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, ont également fait part de la réprobation et de la condamnation par toute la communauté internationale des événements survenus mercredi. «Ils ont été tués parce qu’ils ont osé parler librement», a rappelé Michael Möller, qui s’est exclamé: «Nous sommes tous Charlie!» «Leurs crayons sont nos crayons (…). On ne peut pas laisser remettre en cause la liberté d’expression», a ajouté Zeid Ra’ad Al Hussein qui avait été parmi les premiers à dénoncer mercredi le caractère «odieux et impitoyable» de l’attaque menée contre la rédaction du journal satirique.

Dans la salle de presse, ornée de deux grands panneaux blancs sur lesquels était projeté «Nous sommes tous Charlie», l’émotion était palpable. L’ensemble des correspondants de presse étrangers en poste à l’ONU ont participé à une minute de silence.

Au nom des associations de journalistes (APES, ACANU et Presse Emblem), Gabriela Sotomayor et Guy Mettan, président du Club suisse de la presse, ont rendu hommage à leurs collègues assassinés à Paris mais également partout à travers le monde en essayant de faire leur métier librement. Tous les participants ont rappelé leur attachement à la liberté d’expression et à la liberté de conscience. «On est sous le choc de ce qui s’est passé», a expliqué Gabriela Sotomayor, avant de rendre hommage au «courage des journalistes dessinateurs de Charlie Hebdo». «Ils sont morts leur stylo à la main. Nous devons suivre leur exemple pour défendre la liberté d’expression et le droit à l’information», a-t-elle dit. «Les barbares n’auront pas le dernier mot», a ajouté Guy Mettan, qui a rappelé l’engagement de l’association Cartoon for peace, créée à Genève, et des dessinateurs tels que Plantu en faveur de la liberté d’expression.

(24 heures)