Résumé des événements: 53 heures d’horreur: de l’attentat à l’assaut final

 

L’ATTENTAT

Mercredi vers 11h30 (10h30 GMT), deux hommes vêtus de noir, cagoulés et porteurs d’armes automatiques, ouvrent le feu au siège de Charlie Hebdo à Paris en pleine conférence de rédaction, criant «Allah akbar». Ils tuent 12 personnes et en blessent 11, dont quatre grièvement, dans le pire attentat en France depuis plus d’un demi-siècle.

Ils s’enfuient ensuite en voiture vers le nord-est de Paris, changeant de véhicule en braquant un automobiliste.

La police identifie rapidement les deux hommes dont l’un a laissé sa carte d’identité dans une voiture. Il s’agit de deux frères, Chérif et Saïd Kouachi, 32 et 34 ans, nés à Paris de parents algériens. Le premier est un djihadiste, condamné en 2008.

Les réactions se multiplient dans le monde. Le slogan «je suis Charlie» se répand sur les réseaux sociaux et dans les rues. En soirée, plus de 100’000 personnes manifestent en France et d’autres rassemblements se tiennent dans plusieurs villes européennes, à New York, Washington et au Canada.

La France a vécu 53 heures d’effroi, de l’attentat mercredi contre le journal satirique Charlie Hebdo, qui a fait douze morts, à l’assaut final vendredi contre les deux djihadistes auteurs du bain de sang et la fin d’une prise d’otages qui a fait cinq morts. En voici les moments forts:

LA TRAQUE

Jeudi en début de journée, une policière municipale est tuée et un agent municipal grièvement blessé à Montrouge, près de Paris, lors d’une fusillade dont l’auteur s’enfuit.

Les frères Kouachi sont reconnus en matinée par le gérant d’une station-essence près de Villers-Cotterêt, à 80 km au nord-est de Paris. Gendarmes et policiers ratissent la région mais les deux hommes restent introuvables.

A midi, la France observe une minute de silence et le glas sonne à Notre-Dame de Paris.

Les deux hommes sont qualifiés de «héros djihadistes» par la radio de l’organisation Etat islamique (EI). Ils sont depuis des années sur la liste noire américaine du terrorisme et Saïd Kouachi, le plus discret des deux hommes, s’est entraîné au maniement des armes au Yemen en 2011 avec Al-Qaïda, apprend-on de sources américaines.

Vendredi, la traque reprend quand éclate une fusillade nourrie à un barrage entre policiers et les frères Kouachi, reconnus par une automobiliste dont ils ont volé la voiture.

LA DOUBLE PRISE D’OTAGES

Les fugitifs, lourdement armés, se retranchent avec un otage dans une imprimerie de Dammartin-en-Goële, à une vingtaine de km de l’aéroport international de Roissy. Les forces de l’ordre, appuyées par trois hélicoptères, cernent les lieux.

Le suspect de Montrouge est identifié et plusieurs sources policières affirment qu’une «connexion» a été établie entre les frères Kouachi et lui.

En ce jour de prière pour les musulmans, les imams de France condamnent les actes de terrorisme et multiplient les appels au calme et à l’unité républicaine.

Vers 13H00, un homme muni de deux fusils mitrailleurs, soupçonné d’être l’auteur de la fusillade de Montrouge, fait irruption dans un supermarché casher aux portes de Paris et ouvre le feu. Au moins trois personnes sont tuées et cinq prises en otage.

La police diffuse les photos d’un homme et d’une femme, Amedy Coulibaly, 32 ans, et Hayat Boumeddiene, 26 ans, soupçonnés d’être le meurtrier de Montrouge et sa compagne.

Peu avant 17h00 (16h00 GMT), les unités d’élite de la gendarmerie donnent l’assaut à Dammartin, dans un grondement de détonations et d’explosions. Cinq minutes plus tard, le silence retombe.

Quasiment au même moment, l’assaut est donné au supermarché «Hyper Cacher» dans l’est parisien. Une demi-douzaine d’otages en sortent peu après.

A 17h15, l’AFP annonce dans un flash que les deux frères Kouachi ont été tués après être sortis de l’imprimerie en tirant sur les forces de l’ordre, selon un source proche du dossier. L’otage, qui avait réussi à se mettre à l’abri dans une pièce, est indemne.

A Paris, Amedy Coulibaly est aussi abattu par les forces de l’ordre. Cinq corps sont retrouvés dans le supermarché. Quatre personnes sont grièvement blessées.

(afp/Newsnet)