District sanitaire de Makacolibantan : faute d’anesthésiste, la césarienne toujours impraticable.

 

L’hôpital de Makacolibantan construit grâce à la coopération japonaise est un véritable bijou. Dans ce lieu de prise en charge de la santé des populations, il y a tout le matériel nécessaire qui permet aux médecins et autres infirmiers de mener à bien leur travail. Même l’hôpital régional n’est pas mieux loti que ce bijou.

  Seulement, après les difficultés d’eau et d’électricité qui avaient retardé son ouverture, voilà aussi que le manque d’anesthésiste retarde le démarrage effectif de la césarienne dans cette zone où vivent quelques 17.100 femmes en âge de procréer avec 2899 grossesses attendues.
Si partout dans le pays, la césarienne est gratuite, au district sanitaire de Makacolibantan, il n’y  a même pas encore d’anesthésiste avant de parler de césarienne. Ici, cette pratique demeure une chimère car, selon les populations, un seul cas n’a pas encore été enregistré chez elles dans ce bijou  pourtant pourvu de tout. Le bloc opératoire est bien garni et l’adjoint du médecin-chef formé pour assurer les interventions chirurgicales  mais, l’anesthésiste fait défaut.  D’où leur appel lancé aux autorités étatiques  à leur trouver le plus  rapidement un anesthésiste. « Nous en avons marre de voir le bloc opératoire et les patients référés à l’hôpital de Tambacounda » du fait d’un manque d’anesthésiste, rouspètent les habitants quand on sait aussi que l’état de la route laisse à désirer avec le tronçon Maka-Koussanar qui cause beaucoup d’ennuis lors des évacuations sanitaires. Et pourtant, nous confie le médecin-chef, le docteur Amadou Diouf, « un anesthésiste a été affecté mais n’a pas  voulu prendre service ». La cause ? « L’affectation est arbitraire », aurait-il servi comme réponse. « Il aurait même démissionné de la fonction publique », poursuit le médecin. A quand la fin de cette lancinante et inexplicable problématique de médecins ou techniciens que l’on forme aux frais du contribuable et que se payent le luxe de démissionner sans coup férir quand il s’agit pour eux d’aller servir dans les contrées les plus reculées du pays ?

Abdoulaye FALL/www.tambacounda.info/