Tambacounda: 2e édition de la semaine des arts, des lettres et de la culture, Dialacoto fait réapparaitre le «Mamo».

La seconde édition de la semaine des arts, des lettres et de la culture a été riche en couleurs. L’occasion a aussi été saisie pour revisiter le riche patrimoine culturel de la région voire de la sous-région. La communauté mandingue de Dialacoto a profité de la circonstance pour faire réapparaitre le « Mamo », ce masque mythique et très protecteur des circoncis. Les Laobés, les maures et la troupe Alawali du tonitruant Mbouré sans loi ont créé l’apothéose durant la cérémonie officielle présidée par le ministre de la culture.

Tambacounda est une région culturellement très riche. L’occasion de s’en rendre compte a été donnée samedi par le conseil départemental, qui co organisait avec la mairie, la deuxième édition de la semaine des arts, des lettres et de la culture. Tout le patrimoine culturel oriental et même de la sous-région a été dévoilé au grand public. Chaque ethnie a présenté sa culture et montré au grand public un pan de sa tradition. Les Bassaris à travers l’association « Canayane » (qui veut dire montrons notre culture) se sont réellement illustrés durant la cérémonie de lancement. Ils ont fait sortir le Kankouran qu’ils disent ne sortir que pendant le début de l’hivernage, une manière de prier pour une saison pluvieuse avec des rendements à la hauteur des attentes. Ce masque, explique Henri Boubane, l’un des accompagnateurs, « est accompagné par les femmes. Elles sont celles qui l’accompagnent et l’assistent durant ses déplacements. Ce sont les femmes, les plus âgées et les plus expérimentées qui sont avec le masque et dansent à son rythme. A chacun de ses gestes, les femmes savent et comprennent ce qu’il veut et son utilité. Il a des pouvoirs de protection et de d’invocation très forts ».

Enfin le « Mamo » refait surface.

La communauté mandingue de Dialacoto situé à une soixantaine de Km de la commune a exhibé le « Mamo », une manière de donner un cachet très populaire à la cérémonie. Abdoulaye qui nous expliquait cette histoire du « Mamo » soutient que c’est un masque spécial pour protéger les circoncis et exorciser le mauvais sort. « Son apparition au grand public n’est pas faite tous les jours. C’est généralement quand il y a des circoncis souvent avec un nombre assez important que le « Mamo » est sorti. C’est en quelque sorte l’ange gardien des circoncis », soutient notre guide. Cependant, poursuit, M. Kanté, « dans les localités, s’il y a une épidémie ou un mal quelconque qui inquiète les populations, il est fait appel à ses services, pour protéger les populations. C’est un masque très mystique et très important dans la communauté. La culture mandingue est très riche et très diversifiée ». C’est pourquoi, plaide Abdoulaye Kanté pour le déplorer, « nous voulons qu’en ces occasions de haute tribune, il nous soit permis de mieux faire connaitre notre tradition.  Nous voudrions faire beaucoup de démonstrations et faire découvrir beaucoup de choses malheureusement, le temps qui nous a été imparti est trop minime ».

Après les mandingues et les Bassaris, les Laobés ont aussi créé l’attraction du jour. Longtemps réputés maitres de l’âne, ils ont défilé, accompagnés de ces bêtes dont eux seuls détiennent le secret de les neutraliser et de les apprivoiser. Sur les dos des ânes, les bêtes ne faisaient que suivre les instructions de leurs maitres, sans aucun signe de désobéissance. Ils ont attiré le regard de tout le monde, habillés de leurs traditionnels boubous (thiaya) et bien enfourchés sur les animaux.

Toutefois, l’apothéose de la soirée a été le passage de la troupe Alawali, du très remarquable Mbouré sans loi. Inscrits en dernière position de la liste des défilants, leur tour arrivée, ils ont séduit plus d’un, y compris celui qui préside aux destinées du ministère de la culture. Avec leur rythme endiablés et leur danse très rythmique, ils ont enflammé le stade régional de Tambacounda. C’était de grands moments de joie et de bonheur. C’est pourquoi, d’ailleurs le ministre a soutenu que cette semaine culturelle est une belle initiative qui favorise et valorise la promotion de la diversité des expressions culturelles locales. Magnick Ndiaye a aussi promis d’inscrire ce rendez-vous, dans le calendrier culturel national.

Abdoulaye Fall / www.tambacounda.info /