LA CHRONIQUE DE MIK: ZEMMOUR, MELENCHON ET NOUS…

 

 

Mélenchon mélange tout. Et Zemmour sème à tout vent et s’emmêle les pinceaux. Les deux figures des extrêmes en France, le premier à la gauche de la gauche et le second à la droite de la droite, ont cru bon de s’exprimer, sans retenue, sur les récentes manifestations consécutives à l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko. « Le Sénégal nous parle. Sachons l’entendre », a lancé Jean-Luc Mélenchon. Si pour le président du parti “La France Insoumise”, on peut trouver des circonstances atténuantes au regard de la trajectoire politique de ce natif de Tanger au Maroc, on a tout même bien envie de dire à M. Mélenchon : « Mais de quoi je me… mélange ? » Et on est encore bien tenté de le rectifier ainsi : « Le Sénégal n’a pas du tout parlé à la France, mais à lui-même. »

Quant à l’autre, l’extrémiste délirant d’origine algérienne, que d’aucuns qualifient de raciste, il a encore manqué l’occasion de cacher son mépris à l’endroit de tous ceux qui ne lui ressemblent pas. Vouloir faire croire que, « apparemment – donc Zemmour n’est pas sûr de son info – c’est lui, en l’occurrence le Président Emmanuel Macron, qui a fait pression (sur le Président Macky Sall) pour qu’un opposant (Ousmane Sonko) soit libéré. » Il appartient aux autorités citées, particulièrement la Présidence française de confirmer ou d’infirmer les propos tenus. Mélenchon et Zemmour auraient-ils des relais au Sénégal ? Ce n’est fort probablement pas le cas. Mais si c’est le cas, ce serait extrêmement grave.

Les dires de l’un et de l’autre ont un dénominateur commun : la défense des intérêts de la France. Curieux cheminement des extrêmes qui finissent par se toucher ! Gauche ou droite ; extrême gauche ou extrême droite ; Françafrique ou pas Françafrique ; rien n’a jamais changé, rien ne change et rien de changera dans la condescendance de la France vis-à-vis de ses ex-colonies, à commencer par le Sénégal, un « petit pays » qui n’est vu et ne sera vu que comme « la première colonie française d’Afrique ». D’un côté ou de l’autre de la Vie politique Parisienne, la volonté est manifeste de vouloir récupérer les dividendes des franches victoires des peuples anciennement colonisés. Et toujours pour mieux préserver les intérêts stratégiques de la France.

Démonstration par la célèbre rencontre du Président Emmanuel Macron avec les étudiants burkinabé à l’université de Ouagadougou, en novembre 2017. Interpelé sur les problèmes de coupures d’électricité récurrentes sur le campus Ouagalais, le jeune chef d’Etat fougueux avait réagi d’une manière diversement appréciée, entre un banal trait d’humour et un grand mépris. Il s’était ainsi exclamé : « Vous me parlez comme si j’étais le président du Burkina Faso ! »

Tonnerre d’applaudissements et il enchaînait, surexcité : « Mais moi je ne veux pas m’occuper d’électricité dans les universités du Burkina Faso ! C’est le travail du Président ! » Rires de la salle et par coïncidence, le Président du pays des Hommes intègres, Roch Marc Christian Kabore quitte la salle quand il est vite… rattrapé par son homologue français encore survolté : « Reste là ! Du coup, il est parti réparer la climatisation. » Sans (pas de) commentaire. Mais cent commentaires… !

Mais, quand est-ce que cette France-là nous lâchera les baskets ? Pour le moment, la réalité en Afrique francophone, est qu’on refuse d’assumer la rupture, même de la part des « révolutionnaires ». La preuve est qu’en s’attaquant à Auchan, Carrefour, Orange et autres Total, on n’oublie qu’on fait paradoxalement le jeu de la France en la mettant ou la remettant au centre… du jeu ! Quand allons-nous comprendre ? Nous recentrant sur nous-mêmes, force est de reconnaître, après la bourrasque, que la République et l’Etat ont vacillé. Les institutions restent quand même debout bien que chahutées.

Des mesures ont été annoncées mercredi en conseil des ministres par le président de la République. Cependant, ce ne sont encore que des mots. Des actes et rien que des actes pour soigner les maux. Et le premier acte, c’est la dissolution au plus vite du Gouvernement et une réduction de sa taille. Revenir à Macky I. Vivement la refondation de la République et la restauration de l’autorité de l’Etat. Deux exigences qui s’inscrivent dans l’urgence. Trêve de spéculations stériles. Sénégalais, au travail !

Emediasn